On en parle...

Eric Dubois est un "vieux routier" du jazz en région: les concerts de Jazz à Véd'A qui donnent priorité aux musiciens régionaux, c'est mlui (avec quelques autres); on se souvient également du trio trop éphémère qu'il animait avec Daniel Beaussier et déjà Eric Navet. J'ai envie de dire "enfin!".

Après quelques années d'existence, le quartet du guitariste  soert son premier cd pour un jazz d'aujourd'hui (compositions du leader imprégnées de modernité et de groove) néanmoins trempé avec bonheur dans les héritages du Jazz V Blue Note de Jackie Mc Lean, de Bobby Hutcherson et de John Scofield. Benoit Baud est aux saxophones alto et soprano, Mathieu Millet est à la contrebasse et Eric Navet alterne entre batterie et vibraphone: ils ne sont pas pour rien dans la réussite de ce premier opus.

 

Claude Colpaert - Illico


Sur le site du label lillois, le texte du guitariste-leader-compositeur évoque un «pillage nourricier auquel se livrent tous les artistes, consciemment ou pas», évoquant «une succession de moments musicaux reflétant diverses influences : du jazz au classique, du rock à la musique contemporaine». J'y entends plutôt, dans le registre de la composition, pour une partie des thèmes, comme une reprise d'un chemin de liberté qui s'est tracé des années 60 aux années 2000, de Dolphy et Paul Motian, à Frisell et au-delà.... Un goût (et un talent) de l'écriture qui va chercher des lignes et des textures qui élargissent l'espace circonscrit du jazz, fût-il au sens large. Beautés mélodiques, tensions subtiles, lyrisme sans emphase et nuances en cascade : c'est un bonheur d'écoute. Éric Dubois, actif depuis plusieurs décennies dans sa région du Nord, a très peu enregistré, et s'est produit en concert, parallèlement à son métier d'enseignant de musique. Il signe là un bel opus, entouré de très bons solistes : à savourer.

 

 

Xavier Prévost - Jazzmania.be

Le quartet du guitariste Éric Dubois apporte des humeurs impressionnistes à leur premier album éponyme, et leur auteur lui-même dit que l'enregistrement est comme la photographie et capture certains moments qui peuvent être pleins de plaisir, mais aussi de travail acharné. Le leader est à nouveau secondé par le bassiste Mathieu Millet, les saxophones joués par Benoit Baud et la batterie et le vibraphone par Éric Navet. Ici on évolue dans les eaux du jazz moderne "standard", qui ne tombe pas dans les clichés et dont le leitmotiv est la légèreté transparente et nombre de petites spécialités. Parfois, il flirte avec la musique classique contemporaine dans sa forme la plus peignée. Après tout, après un introductif La Sept Et Le Vide au son relativement conventionnel, on assistera à une Danse De Plus plus divertissante avec une finesse d'arrangement, et par exemple le morceau Mémoires a une atmosphère nostalgique vraiment suggestive avec un saxophone amer. La Voix magistralement construite fonctionne très bien sur une alternance de vibraphone et de batterie, et le Final 2 plus sauvage a une certaine passion et une poussée parfaite, qui culmine dans un spectacle de batterie en solo. Bref, c'est un album sophistiqué qui compte dans les moindres détails.

Petr Slab - Hisvoice.cz

Pour le final du recueil d'histoires d'aujourd'hui, souvent mis en situation de jazz et de post-jazz, une dose supplémentaire de ce jazz, ici en version grand public , voire chill-out ! La musique française de jazz moyen a été interprétée par un quatuor dirigé par le guitariste et compositeur Éric Dubois. Il est accompagné de : Benoit Baud aux saxophones, Mathieu Millet à la contrebasse et Éric Navet à la batterie et au vibraphone. Les enregistrements ont été réalisés en studio en mars 2021, probablement en France. L'écoute des neuf compositions du leader nous prendra trois quarts d'heure et plusieurs dizaines de secondes.

Depuis le jazz de milieu de gamme, sa construction dramatique semble être exceptionnellement typique dans chaque cas. Un sujet bien présenté, généralement par une guitare et un saxophone, qui en quelques instants un peu doux est remplacé par un vibraphone, puis jusqu'à deux poses solo (le plus souvent avec une guitare et un saxophone), et enfin un compact, généralement méconnu coda qui résume l'enregistrement. Pour un critique habitué à des circonstances plus fougueuses et à des comportements narratifs moins prévisibles, il est difficile de faire des compliments ici, mais quelques fragments de l'album méritent qu'on s'y attarde.

Le deuxième morceau s'ouvre avec une contrebasse et un vibraphone, mais le thème est donné par un saxophone et une guitare. La phase d'improvisation se pare d'une démonstration de guitare presque rock et d'un solo de contrebasse pointu, et la narration dans une situation plus dynamique fait référence au jazz new -yorkais des années 1990 , par exemple par la formation Lost Tribe. Des associations similaires surgissent au cours de la cinquième partie. La guitare s'ouvre ici dans une esthétique fusionjazz, le thème est donné collectivement, et l'œuvre est couronnée par une exposition solo légèrement refroidie du leader. La septième pièce, qui met l'accent sur la dynamique, commence par la batterie et la contrebasse. La guitare rock donne le signal de créations plus expressives, et le saxophoniste sert le meilleur solo de tout l'album, qui d'ailleurs dégage des émotions free-jazz. Ce saxophone a également fière allure à la fin du huitième mouvement.

 

Spontaneous music tribune

Financé en partie de manière participative, ce disque sans titre est le premier du guitariste lillois Eric Dubois qui s’est entouré pour l’occasion d’un quartet incluant le saxophoniste Benoit Baud, le contrebassiste Mathieu Millet et le batteur, également vibraphoniste, Éric Navet. Professeur de musique, Eric Dubois a choisi, dans le cadre du jazz qui permet ce genre d’ouverture, de s’inspirer de différents styles. En conséquence, ses neuf compositions originales sont riches en nuances et tonalités diverses, certaines tirant vers le classique (« Contrepoint bavardages »), d’autres vers le jazz-rock (« Danse de plus ») et d’autres encore vers un jazz aux mélodies angulaires voire avant-gardistes (« Instable », « Final 2 »).

En tant que guitariste, le leader délivre des phrases fluides, jouant les thèmes à l’unisson ou en contrepoint avec le saxophoniste et délivrant des improvisations qui portent une attention constante à l’arrangement et à la structure des morceaux. Daniel Baud, à qui on a laissé beaucoup d’espace pour s’exprimer, apparaît particulièrement à l’aise dans ces miniatures où son jeu de saxophone sinueux, forgé à New-York chez des maîtres comme Kenny Garrett et Tony Malaby, ainsi que son timbre clair font plus que séduire. Ses phrases souples qui s’envolent comme des volutes de fumée dans la seconde partie de « La voix » procurent par exemple une réelle impression de raffinement et de légèreté. En plus, le recours sur certains titres à un vibraphone, joué par le batteur Eric Navet, apporte de belles couleurs harmoniques ainsi qu’une variété bienvenue dans le son du groupe.

Eric Dubois précise dans le dossier de presse : « chacune de ces pièces a fait l’objet de remaniements, de relectures, d’essais et d’explorations et c’est ce ciselage collectif que ce disque prétend aussi présenter ». En définitive, c’est bien cette impression de travail en commun qu’on retient immédiatement à l’écoute de ce premier album qui, par ailleurs, captive aussi par ses contrastes et sa fraîcheur.

 

P. Dulieu - Jazzmania.be

 

Par moments on se laisse aller à des comparaisons entre le 4tet "Unk" de Mathieu Millet  et le mien.

 

Le premier album du Quatuor Eric Dubois du même nom est d'un tout autre ordre. Vous pouvez sans risque appeler cela un album de jazz classique avec le très virtuose jouant Dubois comme le leader incontesté. Pas d'incursion dans le rock et le punk ici, pas de rythmes torrides, mais un jazz souvent remarquablement feutré, assez mélodique, ce qui ne veut pas dire qu'il ne déteint pas ici aussi, comme dans 'Danse de Plus'. Et Benoit Baud, que l'on entend régulièrement au sax soprano, un instrument qui convient parfaitement ici, est un tout autre saxophoniste que Rubin. On entend ici de longs solos dans lesquels non pas le rythme, mais la mélodie est centrale, ce qui distingue aussi le jeu de Dubois de celui de Maerten. Il est frappant, bien sûr, que notre bassiste semble se sentir chez lui dans les trois projets, un homme polyvalent.

Nieuwenoten.nl

Les albums de ce label - Circum disc -appartenant à un artiste couvrent une large empreinte de jazz, du rock à l'extérieur, mais ce nouveau est surtout tard dans la nuit et de mauvaise humeur


La première piste « Le 7 et le vide » s'ouvre sur une basse ferme, le sax jouant une sorte de jazz d'avant-garde des années 70, le genre de son utilisé dans un film de Clint Eastwood des années 1975 pour faire un son cool

il y a plus ou moins la même chose mais en plus fluide avec la piste deux, la longue piste de sept minutes « danse de plus »; plus doux mais il y a des moments jazz-rock prog où la mélodie et le rythme stridents sont portés par tous les instruments ensemble. Les chansons ultérieures telles que « Final 2 » sont également plus basées sur le rock.

« Un Oiseau sur l'épaule » ralentit et est un peu plus expérimental au début avant de s'installer dans un jazz de fin de soirée un peu énervé mais facile.

« La voix » s'ouvre avec un vibraphone et une grande partie de la chanson est un long solo de vibraphone avant de devenir un peu plus anguleux lorsque le saxo prend le relais. «  Terres Grasses » commence en jazz contemporain mais comprend plus tard plus de jazz-rock.

Un album varié et agréable assez différent pour être intéressant mais jamais inaccessible

 

Jem Condliffe- Congleton Chronicle

 

 

 

Le présent album a été enregistré par les musiciens mentionnés ci-dessous : Éric Dubois (guitare), Benoit Baud (saxophone), Mathieu Millet (cb) et Éric Navet (vibraphone/batterie). La maison de disques a d'ailleurs laissé entendre ce qui suit à propos de l'album sans titre : "Les compositions de cet album ont toutes été motivées par une idée, une émotion musicale et sont, comme beaucoup d'autres créations, le fruit du "pillage nourrissant" auquel tous les artistes se livrent, consciemment ou non. Ils ont été pendant quelques années une sorte de fil d'Ariane de mon existence, à se transformer en une véritable obsession à certains moments que mes collègues m'ont aidé à vivre au mieux, juste par leur approche, leur présence et leurs interprétations".

C'est avec "Le 7 et le vide" que le quatuor ouvre l'album : Après une ouverture du morceau par l'ensemble du groupe, avec de fortes expressions des profondeurs de la basse et des vagues de saxophone qui ondulent, le rideau se lève sur le leader du groupe et guitariste Eric Dubois. Accompagné par la basse et la batterie, le guitariste se déploie, notamment avec des moments d'harmoniques, reprenant le thème développé précédemment, l'affinant, le disséquant et y ajoutant ses propres colorations aux couleurs expressives claires. Après un nouveau fondu enchaîné du thème, nous entendons un saxophoniste qui joue de manière totalement détachée. Il semble danser comme un cerf-volant dans le vent lorsqu'il fait résonner ses bois et enchaîne les cascades.

Sur "Danse de plus", le batteur est au vibraphone, on entend des sons clairs comme du cristal, avant que le saxophone ne se lance dans des galipettes sonores. Accompagné de rythmes roulants, Eric Dubois fait ensuite gémir, hurler et mugir son instrument à cordes. C'est alors très rock et plutôt orienté R&B. Le bassiste a lui aussi ses moments de soliste dans ce morceau. Il s'est débarrassé du flegme qui habite généralement les bassistes et danse en compagnie des sons de cordes en gouttes de pluie d'Eric Dubois. Le saxophoniste intervient ensuite d'une voix claire, reprenant la danse célébrée auparavant par ses coéquipiers. On voit à l'écoute des pas chassés, des tours et des sauts à travers le parquet, n'est-ce pas ?

Si l'on traduit le morceau "Un oiseau sur l'épaule" en allemand, on obtient "Ein Vogel auf der Schulter". Au vu de l'éventail sonore, cela suggère des associations avec des chants d'oiseaux, surtout lorsque le saxophoniste fait sonner par endroits ses bois comme une clarinette en fa. Mais en même temps, on a l'impression d'entendre des gazouillis et des pépiements, avant que cela ne devienne tout à fait rock à la fin. Malheureusement, les passages du vibraphoniste sont très courts, non seulement dans ce morceau, mais aussi dans "contrepoint bavardage", et ne servent généralement que d'introduction. Le son cristallin de l'instrument est ensuite relégué à l'arrière-plan et surtout recouvert par le son du saxophone. Dans "contrepoint bavardage", on trouve toutefois de brèves interventions du vibraphoniste au cours du morceau, y compris en dialogue avec le saxophoniste. Ce dernier, qui joue probablement du saxophone alto, se révèle dominant sur de larges passages en ce qui concerne les couleurs sonores. Il ronronne, rugit, murmure, joue de longues lignes, s'intègre dans les circonvolutions. Le vibraphoniste se révèle être en contrepoint. Entendons-nous vraiment un "contrepoint bavard", selon la traduction allemande du titre ?

Le vibraphoniste ouvre "La Voix" avec des notes délicates. Ensuite, le son du saxophoniste accompagne le vibraphoniste. D'une certaine manière, on a l'impression que tous deux entonnent un canon. Le jeu perlé sur les lames fait ensuite partie de la mise en scène musicale. Nous assistons ainsi à une percussion d'un genre très particulier, aux sonorités métalliques et cristallines dans le jeu perlé d'Eric Navet. Le saxophoniste évolue dans le flux, et sa contribution sonore donne l'impression d'avoir devant les yeux l'image d'une gymnaste sportive qui traîne son ruban en boucle derrière elle.

Au début de "Memoires", le guitariste du quatuor agit de manière plutôt lyrique et en répétant des motifs. Dans l'ensemble, le morceau évolue ensuite vers une différenciation lyrique durable grâce aux contributions des autres musiciens. N'entend-on pas un saxophone soprano ? Ou est-ce un hautbois ou une clarinette ? D'après le son, on pourrait le supposer. Un coup d'œil à la composition du quatuor permet de constater qu'aucun des musiciens ne joue de ces instruments. C'est l'approche variée de Benoit Baud qui nous donne cette impression. C'est avec "Terres Grasses", imprégné de rock et de R&B, que le quatuor conclut un album qui vaut la peine d'être écouté, un premier album, comme nous l'apprend le leader du groupe.

Jazzhalo.be